Un scandale Belle Époque

L’affaire d’Adelswärd à travers

la presse Parisienne

Texte établi, annoté et introduit par

Caspar Wintermans

Éditions Callipyge

La Haye, 2021

Édition bibliophile, reliée, richement illustrée, tirée à 500 exemplaires sur Munken Pure,

456 pp.

14 x 22 cm

ISBN 978-90-824364-4-0

Prix : 45 €

« Gros scandale » — « Bruits d’arrestations » — « Photographies saisies » — « Professionnels de la débauche » — « Messes noires » — « Orgies et saturnales » : Paris fut secoué au cours de l’été 1903 par une affaire de mœurs « inavouables », lorsque le baron Jacques d’Adelswärd-Fersen, poète et romancier âgé de vingt-trois ans, fut arrêté peu avant son mariage avec une jeune aristocrate. Celle-ci, après réflexion, renonça à devenir sa femme …

L’ex-fiancé et le comte Hamelin de Warren furent accusés d’organiser des fêtes « gréco-latines » dans leurs garçonnières situées respectivement avenue de Friedland et avenue Mac-Mahon. Des invités de la haute société et des deux sexes s’y réunissaient pour se réjouir de tableaux vivants

« païens » mettant en scène des lycéens et des garçons rétribués, lesquels portaient « un costume paradisiaque » ou étaient « revêtus de légers peignoirs facilement ouverts ». Le voisinage fut scandalisé, comme le furent les lecteurs du Figaro, du Petit Parisien, du Gil Blas et d’autres quotidiens qui, dans une surenchère tapageuse, décrivirent avec délectation les ennuis dans lequel Fersen se trouva plongé.

Un scandale Belle Époque reconstruit pour nous en détails, de manière colorée et saisissante, une affaire qui anéantit un homme et le poussa à fonder le premier mensuel gay français, quatorze ans avant sa mort précoce, survenue en 1923, des suites d’une overdose de cocaïne. Ce drame survint dans la villa Lysis qu’il s’était fait construire en un coin escarpé de l’île de Capri, où il s’était retiré avec son ami fidèle, Nino Cesarini.

Un livre qui enchantera les amateurs de récits décadents fin-de-siècle !

CE QUE LA PRESSE EN DIT

« Caspar Wintermans, auteur des plusieurs études sur Lord Alfred Douglas, l’amant chéri d’Oscar Wilde, et de l’introduction de cet ouvrage d’un bel esthétisme, a fait un remarquable travail de recherche en unissant ici les lettres, articles de journaux et témoignages que n’ont pas manqué de susciter le scandale. Il nous offre une vue large et intéressante, non seulement de l’affaire, mais de la personnalité complexe du principal protagoniste et de la société décadente de la Belle Époque. C’est un document précieux pour tous ceux qui s’intéressent à cette période et au monde secret de ceux qu’on appelait alors des invertis, et dont beaucoup virent leur vie ruinée par la révélation de leurs goûts. Comment, en lisant cet ouvrage, ne pas penser à Oscar Wilde et à l’effondrement total de son univers, à cause de « l’amour qui n’ose pas dire son nom » ?

« Il faut remercier Caspar Wintermans de s’être livré à ce travail de bénédictin, de s’être coulé pendant plus de vingt ans, dans des habits d’archiviste rigoureux, pour reconstituer avec la précision et la passion d’un bibliophile averti, tout l’arrière-plan sociétal, intellectuel et sexuel d’une époque qui n’arrête pas de nous surprendre. Il faut aussi remercier les éditeurs néerlandais (Callipyge) d’avoir accepté de faire paraître à La Haye un livre entièrement rédigé en français, et de fournir un ouvrage soigné, cartonné, à la jaquette rouge et noire, aux titres en caractères rouges, et enrichi de nombreuses illustrations. Pour son érudition, et pour la qualité de sa présentation, Un scandale Belle Époque mérite amplement de figurer dans votre bibliothèque. »

DANIELLE GUÉRIN-ROSE.

Rue des Beaux-Arts, no. 77, octobre – décembre 2021